lunedì 23 giugno 2014

Illuminazioni - Arthur Rimbaud


Illuminazioni - Arthur Rimbaud


incipit


Aussitôt que l'idée du Déluge se fut rassise,
Un lièvre s'arrêta dans les sainfoins et les clochettes mouvantes, et dit sa prière à l'arc-en-ciel à travers la toile de l'araignée.
Oh ! les pierres précieuses qui se cachaient, — les fleurs qui regardaient déjà.
Dans la grande rue sale, les étals se dressèrent, et l'on tira les barques vers la mer étagée là-haut comme sur les gravures.
Le sang coula, chez Barbe-Bleue, — aux abattoirs, — dans les cirques, où le sceau de Dieu blêmit les fenêtres. Le sang et le lait coulèrent.
Les castors bâtirent. Les "mazagrans" fumèrent dans les estaminets.
Dans la grande maison de vitres encore ruisselante, les enfants en deuil regardèrent les merveilleuses images. Une porte claqua — et, sur la place du hameau, l'enfant tourna ses bras, compris des girouettes et des coqs des clochers de partout, sous l'éclatante giboulée.
Madame *** établit un piano dans les Alpes. La messe et les premières communions se célébrèrent aux cent mille autels de la cathédrale.

Non appena l'idea del Diluvio si fu seduta,
Una lepre sostò fra lupinelle e campanule ondeggianti e disse la sua preghiera all'arcobaleno attraverso la tela del ragno.
Oh! le pietre preziose che si nascondevano, — i fiori che già guardavano.
Nella grande strada sporca i banchi si drizzarono, e le barche vennero trascinate verso il mare a scaglioni lassù come nelle stampe.
Corse il sangue, da Barbablù, — ai mattatoi, — nei circhi, dove il sigillo di Dio fece livide le finestre. Il sangue e il latte scorrevano.
I castori costruirono. I mazagrans fumarono nelle bettole.
Nella gran casa di vetro ancora grondante i bambini a lutto guardarono le splendide immagini.
Una porta sbatté, — e sulla piazza del borgo, il bambino roteò le braccia, compreso dalle banderuole e dai galli dei campanili di ogni dove, sotto l'acquazzone sfavillante.
La Signora *** collocò un pianoforte sulle Alpi. Messe e prime comunioni vennero celebrate ai centomila altari della cattedrale…


Traduzione di Diana Grange Fiori,  Mondadori, 1972

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